Kenéh Lekha H̱aver, Yitro
Le 3ème samedi du mois, Kenéh Lekha H̱aver, réunit les membres de la communauté à la suite de l’office Tefilah Ketzarah pour étudier la parachah de la semaine.
Ce samedi 15 février 2025, nous lirons dans la parachah Yitro
Parachat Yitro (Exode 18 – 20)
1) La Torah (Ex. 18:13-26), nous relate que Yitro, beau-père de Moïse, lui donna le conseil d’instituer une hiérarchie judiciaire.
Moïse avait-il besoin d’un tel conseil ? A quelles difficultés aurait-il été confronté en restant le seul juge et en assumant seul la charge de régler tous les contentieux et de prononcer tous les jugements ? Quels sont les avantages d’une telle délégation de charge ? Quelles sont les qualités indiquées par Yitro dont devront faire preuve les « phylarques, centurions, cinquantenaires et décurions » qui jugeront le peuple ?
2) Le Talmud (traité Chabbat 88a), évoque le don de la Torah et nous relate notamment l’imposition de force de la Torah aux enfants d’Israël au travers de l’expression talmudique « La montagne en forme de baquet renversé ». Du point de vue juif, il s’agit de rien de moins que l’acte de naissance d’Israël comme peuple. Mais d’un point de vue philosophique, il s’agit du problème de la liberté humaine et de l’origine de cette liberté. L’événement du Sinaï doit-il être compris comme une violence divine faite au peuple d’Israël, qui est menacé de mort s’il n’accepte pas la Torah ?
3) La réaction du peuple d’Israël nous est rapportée par Exode 19:8 : « Le peuple entier répondit d’une voie unanime : Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons. ».
L’expression se trouve également en Exode 24:7 : « נַעֲשֶׂה וְנִשְׁמָע » (Nous ferons et nous écouterons). A quoi consentent au juste les enfants d’Israël ? À une certaine fidélité ? Que signifie faire avant d’entendre ? Cette expression prend le contre-pied de la logique occidentale qui place la théorie avant la pratique. Le bon sens nous indique que pour construire une maison, l’architecte précède le maçon, qui, en pratique, va mettre en œuvre les plans de l’architecte. Or, au Sinaï, cet ordre est renversé : l’acceptation du faire précède l’écoute du message de ce qu’il y a à faire. Comment expliquer cela ?
4) La suite de la parachah nous relate la réception des dix paroles par le peuple rassemblé au mont Sinaï, événement considéré comme l’un des plus importants de l’histoire des Hébreux. Depuis ce moment et jusqu’à aujourd’hui, les Juifs se sont posé la question « Mais que s’est-il passé au Mont Sinaï ? ». Les opinions des sages divergent à ce sujet. Comment interpréter les événements qui sont décrits dans la Torah ? S’agit-il ici d’un compte-rendu historiographique ou de tout autre chose ?
5) Au verset 20:2 Dieu dit « Je suis Adonaï ton Dieu qui t‘a fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage. » Pourquoi précise-t-il « ton Dieu » ? N’est-ce pas une caractéristique d’appropriation particulariste à rebours de l’universalisme juif ? De la même manière, n’est-il pas singulier d’évoquer la sortie du pays d’Égypte avant la création du monde ?